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Gustave Le Gray // Adjugé : 19 827 € frais compris, soit 16 000 € au marteau |
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Notice
Épreuve d'époque sur papier albuminé d'après négatif verre au collodion.
Signature "Gustave Le Gray" à l'encre rouge apposée par un timbre sur l'image à l'angle inférieur droit.
Mention à la mine de plomb, en bas à droite du montage : "L'escadre française en rade de Cherbourg".
30,1 x 38,3 cm. Support : 43 x 62,3 cm.
Provenance : Charles Denis Labrousse (1828-1898), enseigne de vaisseau pendant la guerre de Crimée.
Du 3 au 21 août 1858, l'Empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie sont en visite en Bretagne et en Normandie. Du 4 au 8 août 1858,
ils font une première étape à Cherbourg.
Le couple impérial y accueille la reine Victoria et le prince Albert pour une visite de l'arsenal, de la mise en eau du bassin Napoléon III et le
lancement du vaisseau "Ville de Nantes". Cette mise en confiance de l’allié d’aujourd’hui a pour but principal de rassurer l’ennemi d’hier,
tout en ayant l’occasion de faire montre de la puissance militaire.
Dans cette image, la flotte anglaise, vaisseau "Royal Albert" en tête, arbore le grand pavois, le drapeau français ainsi que le « white insign »
(pavillon militaire britannique) comme l’impose le protocole naval pour les réceptions officielles. À droite de l’image, une soixantaine de marins se
tiennent debout sur les 12 barres de flèches d’un trois-mâts saluant l’arrivée du yacht royal « Victoria and Albert ». Ceci permet de dater avec
exactitude cette prise de vue le 4 août vers 19 heures (cf. « Voyage de leurs majestés l'Empereur et l'impératrice dans les départements de
l'Ouest (Normandie et Bretagne) texte officiel du Moniteur, gravures de l'Illustration, août 1858 ».
Une épreuve de cette même image a été acquise à l'époque par la Reine Victoria. Toujours présente dans les collections royales d’Angleterre,
elle a été présentée, en 2010, lors de l’exposition « Victoria and Albert : Art & Love », sous le titre « The English Fleet at Cherbourg, 1858 ».
Cette épreuve aux belles tonalités comporte toutefois des traces d'époque dûes aux problèmes rencontrés par le photographe dans le développement
du négatif, en particulier sur la partie gauche : large trait sur le ciel et la mer. On retrouve ces défauts, dus au négatif, dans l'épreuve
conservée dans la collection royale d'Angleterre.
Le support de montage comporte quelques rousseurs ainsi que des défauts et plis sur le côté droit.
